LE SPORT, NOCIF POUR LE PÉRINÉE ?
QUE FAIRE AVEC TOUT CE QUE L’ON ENTEND SUR LE SPORT NOCIF POUR LE PÉRINÉE LORSQUE L’ON EST UNE FEMME ET QUE L’ON VEUT PRENDRE SOIN DE SON INTIMITÉ ? Vous retrouvez partout les sports déconseillés pour le périnée, dits même nocifs pour ce « précieux ».
À cette question récurrente qui m’est posée, je réponds que s’il est vrai que le sport peut déclencher la survenue de fuites urinaires et imposer de fortes contraintes périnéales non souhaitables il est aussi indispensable pour notre capital santé, tant pour le construire dès l’enfance et l’adolescence que pour le préserver à l’âge adulte.
Notre regard dépend du point de vue d’où l’on se place.
Un cardiologue recommandera sans doute la pratique de la course à pied alors qu’une sage-femme par exemple recommandera plutôt la natation. S’il est vrai que la course à pieds n’est pas des plus favorable pour notre périnée, vaut-il mieux présenter un infarctus du myocarde ou des fuites urinaires ? Il me semble plus juste de dire que le sport lui-même n’est pas le responsable en soi, mais la façon de le pratiquer elle, peut-être délétère. Poursuivez-donc votre activité préférée en adoptant des comportements adaptés !
REPRENDRE LE SPORT APRÈS BÉBÉ
« Ma sage-femme et mon médecin m’avaient dit que les abdos étaient mauvais pour le périnée. » Christelle, 24 ans, deux enfants, dont une de 4 mois, a intégré, lors de ses séances de rééducation après la naissance de son premier enfant, que son périnée est faible, que ses organes ne sont pas très hauts et qu’elle ne doit plus faire d’effort au risque de s’exposer à de graves problèmes pelviens. Elle me dit, après quelques séances : « Je revis, j’avais peur de faire le moindre pas, maintenant je peux bouger en toute sécurité, je sens mon périnée tonique, l’idée de ne plus pouvoir bouger à mon âge me déprimait ! » Il est temps de faire passer un autre message ! Le pelvis a besoin de muscles du dos, de muscles abdominaux et de muscles du périnée, mais il s’agit de savoir les utiliser !
S’AMUSER, BOUGER, SE RÉÉDUQUER AVEC LE « PÉRINÉE LUDIQUE » Alors, il ne s’agit pas de ne pas faire d’activité physique ni de pousser ses organes dans ses chaussettes, ni ses urines ou ses gaz dehors, mais de bien bouger !
ET SI, AVEC « PÉRINÉE LUDIQUE », LE SPORT LUI-MÊME DEVENAIT RÉÉDUCATEUR ?
Il s’agit, tout en s’amusant, de prévenir les troubles de la sphère urinaire et gynécologique, chez la femme de tout âge, sportive ou non, car, encore une fois, la vie est un sport, mais aussi chez la fillette sportive de par l’éducation des mères. Le « périnée ludique » permet de reprogrammer les gestes et de savoir les adapter à toute activité du quotidien mais aussi à la danse, au sport, de savoir discerner ce qui peut être dangereux y compris dans les activités dites recommandées… Cet apprentissage ludique fait « d’une pierre trois coups » : s’amuser, bouger, se rééduquer. Le « périnée ludique » peut s’initier pendant la grossesse avec des séances de danse prénatale. Là aussi, on fait « d’une pierre X coups » : lâcher-prise, bien-être, santé globale, musculature préservée, préparation à la naissance et périnée. La rééducation périnéale peut-elle vous permettre d’allier sport et protection périnéale ?
Dans l’idée, oui, mais pas n’importe laquelle ! Cela ne sert pas à grand-chose de savoir « contracter son périnée » uniquement quand vous êtes couchée pour le lâcher au moindre lever d’orteil, ce que j’observe dans près de 100 % des cas de patientes qui me consultent ayant déjà suivi un programme de rééducation. La rééducation périnéale « classique », manuelle ou appareillée, localisée (basée sur la contraction volontaire du périnée) s’avère en pratique très loin du quotidien de la femme sportive, déjà qu’elle l’est chez la femme tout court ! Le fossé est colossal ! Elle est trop analytique pour pouvoir être appliquée dans la pratique sportive, qui par définition est « multigestes ».
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